Le vautour fait son retour en Vercors

Au début du XXème siècle, le vautour avait quasiment disparu du Vercors. On prévoyait même qu’il finirait par disparaître totalement de France à cause des campagnes d’extermination menées par les hommes. Pour quelles raisons ? Il était jugé comme un nuisible, un oiseau maléfique, tueur de bétails et des légendes racontaient même qu’ils enlevaient les petits enfants. De plus ils évoquaient la mort à cause de leur fonction d’équarrisseur naturel ce qui lui donnait l’image d’une bête immonde et sale.

Mais après des années de travail pour déconstruire son injuste réputation et procéder à des réintroductions, on peut de nouveau voir planer ce rapace charognard au-dessus des plaines du Vercors, lui permettant de reprendre son rôle essentiel dans l’écosystème : faire disparaître les cadavres d’animaux afin d’éviter la propagation des maladies.

Une réintroduction au fil du temps qui porte ses fruits

Aujourd’hui et selon la dernière estimation de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) il y aurait six gypaètes barbus dans le Vercors. Ce vautour avait totalement disparu du massif en 1878 mais est réintroduit petit à petit depuis 2010. C’est le vautour fauve qui est le plus présent dans nos montagnes à présent, avec des dizaines d’oiseaux recensés.

Malgré la réticence des paysans à voir revenir le charognard nécrophage au début des programmes de réintroduction, force est de constater que la cohabitation entre l’homme et l’animal se passe désormais très bien. Une centaine d’éleveurs travaillent même avec les vautours pour l’équarrissage du bétail, permettant une alternative écologique et naturelle à l’usine d’incinération. Le principe est simple : les éleveurs nourrissent les vautours avec les cadavres d’animaux de leur élevage, garantissant la survie de l’espèce et permettant aux éleveurs une réelle économie sur les cotisations finançant l’équarrissage industriel.

Indispensable dans notre écosystème, ce rapace pouvant atteindre 3m d’envergure suscite aussi l’intérêt des voyageurs. Reconnaissable à ses plumes noires formant un losange et sa petite barbichette, peut-être aurez-vous la chance de croiser un gypaète barbu au détour d’un sentier dans notre beau massif du Vercors.

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